15 juillet 2012 - Le retour de baton.

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Gabriel regardait frénétiquement sa montre. Il avançait d'un pas rapide dans la gare de Londres.
Sans aucun bagage, il bondit dans le train, trouva un siège libre et prit son mal en patience.
Encore une fois, il vérifiait le mail qu'il avait reçu sur son téléphone.
« Je crois qu'ils savent. Sel. ». Bien sûr qu'ils savent. Gabriel ne pouvait retenir son impatience et ses craintes. Il envoya un mail très succinct à OV pour prévenir qu'il prenait sa journée, avec ou sans solde. N'attendant pas de réponse, il se remémora le zanshin : la vigilance active ; le ressenti, la perception de l'environnement. Il avait besoin de se calmer pour les quelques minutes inéluctablement perdu dans le train.
Il repensait alors à son passé. Selena avait été sa compagne pendant plusieurs années. Ils vécurent ensemble pendant 3 ans avant de donnée la vie à une petite fille, Kara. Mais la mort semblait suivre sa famille.

Alors que la petite Kara avait neuf ans, elle attendait son père qui tardait à venir la chercher à la sortie de l'école. A cette époque de l'année, il faisait nuit très tôt. Voyant que son père n'arrivait pas, elle décida d'aller à sa rencontre en suivant le chemin qu'il prenait tous les jours. Gabriel, conscient de son retard, accélérait le pas. Le froid et l’inquiétude pour sa fille le pressant. Alors qu'il arriva au détour d'un petit parc sombre, il vit une ombre se mouvoir devant lui. Gabriel sentait qu'il sagissait d'une de ses créatures dont il connaissait l’existence.
Soudain, il aperçu la bête traîner un corps inerte de petite fille. Cela ne se pouvait, pensa-t-il. Il accourut et reconnu les vêtements de Kara, la bête la tenant par la gorge. En voyant ça, Gabriel ne bougeait plus, se répétant « Non » dans sa tête.
Et sans s'en rendre compte, il avait déjà bondit sur la bête à la forme d'un loup ténébreux. Armé de ses seuls poings, il frappait encore et encore, sans fatigue, sans douleur. La bête se débattait et le mordait mais Gabriel n'en avait cure. Répétitivement et avec une force colossal, il contraignait la bête et, d'un coup sec, lui attrapa la mâchoire et la lui arracha. La bête hurla avant de tomber et de s'éparpiller dans un nuage noir. En reprenant ses esprits, il s'aperçut qu'il avait les mains meurtries. Quand il vit le corps de sa fille, il s'agenouilla à coté, sans pleurer, sans rien dire, il resta juste là, à genoux.

Gabriel secoua la tête et revint dans le train. Pour le Zanshin, on repassera. Ce souvenir macabre était loin, mais il avait eu raison de son couple. Néanmoins, Selena resta parmi ses amis proches, pas ceux avec qui on se tire une bourre, mais ceux à qui on peut faire confiance quand on en a besoin. Et Gabriel avait eu besoin d'elle. Secrétaire dans l'administration, elle avait accès à un bon nombre de dossier. Gabriel voulait faire effacer un certain nombre de points de son passé depuis pas mal de temps et Selena l'y avait aidé.

Sans le vouloir, Gabriel s'en était prit à un groupe de malfrat franco-russe. Mais c'est Selena qui avait agit en son nom, de fait, Gabriel était responsable d'elle.

A l'arrivée à Paris, Gabriel bondit hors du train tel un diable et parti à toutes jambes en direction du métro. En rien de temps, il était rendu chez Selena. Elle vivait dans un appart' plutôt chic, en arrivant, la porte était ouverte. Gabriel entra lentement, le RAID revint à la surface. En avançant dans la maison, il vit un homme éparpiller les affaires de Selena, visiblement il était arrivé trop tard.
Le but devait être de simuler un cambriolage ayant mal tourné probablement.
Alors que l’intrus faisait son affaire, Gabriel avançait doucement dans son dos et lui fit une clé de bras d'un geste. L'adversaire n’eut rien le temps de voir qu'il se retrouvait plaqué au sol.
« Où est-elle ? » demanda Gabriel de son ton de voix le plus menaçant.
« Иди на хуй ! » répondu l'homme.
Gabriel ne parlait pas russe couramment, mais vu le ton employer, cela devait être un refus.
Alors il fit les poches du Russe et en sorti un couteau papillon. Après quelque passe qui claquait dans les oreilles de l'intrus, Gabriel présenta la lame contre la joue du vil et tira d'un coup sec, lui infligeant une belle coupure que le russe s’empressa de couiner.
Gabriel bloqua la main de sa victime devant ses yeux et posa la lame sur la première phalange de l'index.
« Où est-elle ? » répéta Gabriel dans un style plus malsain.
« Собака » rétorqua agressivement le russe.
Le vieux flic réfléchit un instant puis, non satisfait, commença à sectionner lentement l'index du bougre.
Le Russe hurla quelque chose et enchaîna sur « STOP STOP » à mis parcours de la phalange.
« Dans veste, dans veste ! » beugla-t-il dans un accent fortement prononcé.
Gabriel exécuta une fouille expresse et sans vergogne puis sorti le porte feuille de la fripouille.
Il en tira une carte provenant d'un resto' russe dans Paris.
« Là ? » demanda Gabriel en montrant la carte.
« Да ! Да ! » répondu le blessé.
Gabriel lui mit un direct dans le nez, ce qui l’assomma d'un coup. Puis il parti de l'appartement avec la carte de visite. Avant tout, Gabriel avait besoin avait besoin de s'équiper.


... à suivre.